Bienvenue sur le site de Radiocab



Radiocab propose une émission de 2 heures par mois sur l’actualité culturelle et locale de la ville du Havre !

Webradio née en octobre 2008 au Cabaret Electric à l'initiative de son directeur, Philippe Renault, et de Sylvain Quivoron, Radiocab anima, en direct et en public durant une soirée par mois, ce haut lieu culturel Havrais.

Au programme : des invités culturels (l'équipe de Cabarescale, le dessinateur Jérôme Sirou et l'association Jusqu'à l'Os, Cannibale Peluche, le Café des langues, le Camp Action Climat, Anne Lizy, La Bazooka, le dessinateur Kokor, Matthieu Serveau...), des chroniques (musique, littérature, cinéma, billet d'humeur...) sans oublier l'interview d'un groupe local qui venait clôturer chaque émission par un live (Jean Bon, Shubni, Taïga, Your Happy End, döb, Grand Final, Les Tinun's, Les Souinq, Draft, Fenouil & les fines herbes, Vidablue...)

Malgré la fermeture définitive du Cabaret Electric le 30 juin 2011, l'équipe de Radiocab a souhaité faire perdurer cet esprit de découverte culturelle et musicale locale.

Rentrée 2011, Radiocab se dote de son propre site internet, radiocab.fr, et après avoir investi "Le Studio" à l'occasion de l'avant-première du film "Le Havre" d'Aki Kaurismaki, l'équipe de radiocabeux entend bien défricher de nouveaux lieux et propager ses bonnes ondes au coeur du Havre, et au delà ....

Le retour de Radiocab est aujourd'hui un bel hommage que nous pouvions rendre au Cabaret Electric et à ses équipes.

Les émissions


Le gout des autres - Janvier 2012

LE GOUT DES AUTRES se déroulait fin janvier au Havre. Une manifestation littéraire, durant laquelle Radiocab s'est baladée, micros ouverts pour vous faire découvrir, ou mieux connaître peut-être, deux personnalités attachantes.



Véronique Ovaldé

Véronique Ovaldé, notre première invitée, écrit des romans poétiques, de petites perles aux ambiances mystérieuses. Des aventures intimes, sublimes comme des épopées. Des histoires de femmes qui luttent, se déroulant le plus souvent dans des contrées imaginaires.

Interview de Véronique Ovaldé





On y croise des oiseaux exotiques, des arbres chatoyants, des dictatures de sinistre mémoire, des industriels pollueurs, des enfants précoces, un policier romantique, un journaliste chevaleresque... Quelque chose de l'Amérique Latine, ou parfois du Grand Nord Inuit... C'est tout un monde, le notre. Mais autre chose aussi, puisque ce monde est celui qu'elle a fabriqué longuement, à travers un style unique, précis, sophistiqué... Bref, c'est le monde d'une grande écrivaine, Véronique Ovaldé.


L'Invité Mystère

Notre deuxième invité est un jeune homme, un éternel jeune homme, vous le découvrirez. Vivre passionnément semble être son secret. Il passe, dans une effervescence incroyable, du plus grand sérieux au rire tonitruant.

Interview de L'Invité Mystère





Grave quand il parle de la répression dans son pays, la Côte d'Ivoire, qu'il a du quitter sous peine de mort.

Joyeux lorsqu'il s'agit d'évoquer les grands noms de la chanson africaine qu'il a contribué à faire connaître dans le monde.

Durant trois jours, il a dansé, bu, clopé à toute blinde, animé une soirée littéraire, et pour notre plus grand plaisir (et le votre à n'en pas douter) accordé plus d'une heure d'interview à Radiocab. Sans oublier de se promener avec un magnéto, afin réaliser lui-même des interviews pour la radio française.

Eh oui, les amis, cet homme est un Tonton, vous voyez ce que je veux dire ? Écoutez, vous reconnaîtrez aussitôt cette voix inimitable, qui fait le bonheur des auditeurs d'Inter chaque dimanche. Vous l'avez reconnu ?

Interviews réalisées par David, Juliette et Ludo
Photos : Laure

Festival de cinéma du grain à démoudre - Novembre 2011

LE FESTIVAL DU GRAIN A DEMOUDRE
au jour le jour par Radiocab

(C'est la 12ème édition : Les jeunes organisateurs ont choisi le thème de L'OMBRE ET LA LUMIÈRE)


Pour ceux et celles qui ne le connaîtraient pas encore, le festival DU GRAIN A DEMOUDRE a cette singularité d'être organisé en grande partie par des jeunes de 15 à 25 ans. Et leur sélection de films en compétition comporte uniquement des films inédits. Ce qui en fait une manifestation rare.



Avant l'ouverture du festival, William Tasse et Éloïse Oger (salariés pour organiser les relations avec le public, les médias, les réalisateurs, jurés etc...) nous ont présenté la manifestation, donné des programmes, fait passer des DVDs et on a tenté de mettre au point ensemble des rendez-vous pour des interviews... Ils ont bossé comme des fous pour préparer cette douzième édition.. ; et de notre côté on a tenté de trouver des questions pertinentes à poser aux différents intervenants...

Dimanche 20 novembre :

C'est la soirée d'ouverture !
Ludo et Laure viennent rencontrer les organisateurs et prendre quelques photos. La cérémonie a été scénarisée par Pierre Richards.




Film d'ouverture : Corpo Celeste (2011) d'Alice Rohrwacher se place à hauteur de regard d'une adolescente de douze ans, de retour en Calabre avec sa mère et sa grande sœur, après dix années passées en Suisse, pour livrer un constat implacable et clinique de la déréliction de l'église catholique romaine dans la péninsule : manipulation des ouailles à des fins électorales, ambition finissant par percer sous le soutien aux « déshérités », amertume d'un prêtre abandonné dans un village désertique et gigantesque Christ en croix qui s'en va à vau-l'eau au sens le plus littéral du terme... Résumé ainsi, le film pourrait laisser accroire à une charge anticléricale endiablée, pourtant il progresse lentement, dans une atmosphère d'inquiétude sourde, au rythme des désillusions et des premières manifestations de rébellion de sa jeune héroïne.

Lundi 21 novembre :

Hors les murs (à La Forge d'Harfleur)
Docufiction : Neko dernière de la Lignée
(Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio, 2009).
Les avis sont partagés... émotion et empathie avec cette petite fille Nenet (dont le territoire est colonisé par l'URSS qui impose sa langue et sa culture à ce peuple nomade...) ou indifférence et léger ennui devant une mise en scène reposant intégralement sur des plans fixes... Cette soirée est aussi l'occasion de revoir Bernard, dont la jovialité derrière le bar du GRAIN A DEMOUDRE met en joie tous les festivaliers, même lorsque la fatigue commence à se faire sentir...

Mardi 22 novembre :

L'après midi : une rencontre avec les jeunes organisateurs, et la présentation de leurs films : une interview d'Isis Gosselin et Corentine Jacob, deux jeunes femmes passionnantes, dont on a aimé les court-métrages en noir et blanc, respectivement Architecture (2010) et The Road to the Cemetary (2010) co-réalisé avec Charles Gallais.

Interview de Corentine Jacob & Isis Gosselin





Le soir : Programme de court-métrages
On rit (une fois n'est pas coutume...) avec Paris Shanghai (2010) de Thomas Cailley avec Franc Bruneau (présent dans la salle mais que nous n'avons pas eu le temps de rencontrer)...
Parmi les autres découvertes de la soirée, Yuri Lennon's Landing on Alpha 46 (Anthony Vouardoux ; 2010), court-métrage de science-fiction germano-helvète, captive par ses variations de lumières tant sur la visière du scaphandre d'un cosmonaute en manœuvre d'approche, que dans l'atmosphère de sa planète, aride passé un atterrissage périlleux... avant qu'un épilogue étiré ne vienne grandement amoindrir une chute, faisant d'un paradoxe spatio-temporel le ressort d'une cruauté quasi cartoonesque.

Dans un tout autre registre, on retiendra également Thermes de Banu Akseki (2011), démonstration éclatante qu'une ambition plastique marquée n'est pas incompatible avec une approche sensible des déchirements intimes des personnages. Ces quelques moments passés avec un adolescent accompagnant sa mère alcoolique en cure thermale *


* et tentant de dissimuler cette parenté ressentie comme honteuse aux yeux d'une jeune fille qu'il vient de rencontrer, se déroulent dans un univers clos, d'une étrange beauté froide laissant parfois place à des tableaux à l'humour plus glaçant encore, réminiscence du burlesque existentiel et absurde de certains films scandinaves. Trajectoires parallèles, chaotique et douloureuse pour la mère égarée dans ce complexe dont elle refuse les bienfaits aquatiques, plus fluide et régénératrice pour un fils en quête d'émancipation, et osant se confronter aux mystères de l'Autre. Trajectoires qui finiront par se rejoindre le temps d'un plan final en apesanteur. Sombre et torturé, à l'instar de la majorité des films proposés lors de cette édition, mais d'une poésie et d'une puissance émotionnelle certaines.

On apprécie surtout l'étrange atmosphère de Fracture (2011), premier court d'une grande maîtrise dans la description de la « subjectivité vrillée » de son père de famille, en proie à un malaise grandissant. Nicolas Sarkissian, son réalisateur ayant, entre autres, fait ses armes sur des longs-métrages fantastiques hexagonaux récents et les bandes-annonces euphorisantes de la collection HK Vidéo se prête de bonne grâce à un entretien avec Ludo (à la technique Jérôme).

Interview de Nicolas Sarkissian





Si la « Fracture » de Sarkissian n'a rien de sociale, elle a cependant pris tout son sens lors de la soirée consacrée à la projection de courts métrages. Glaçant un public médusé, auquel Nicolas Sarkissian vient apporter le meilleur des bonus avec l'interview qui lui est consacrée.

Au moment du repas, nous sommes accueillis avec gentillesse par toute l'équipe des bénévoles de la cuisine (du boulot, du boulot) : Cathy, Michèle, Gilbert etc... qui concoctent et servent de délicieux plats dans la bonne humeur...

Mercredi 23 novembre :

Carte blanche aux Amis du Sirius M le maudit (1931) de Fritz Lang. Mais ce soir-là, on est tous pris... (et on a déjà tous vus plusieurs fois ce chef-d’œuvre du grand cinéaste allemand).



Jeudi 24 novembre :

CIN'EXPÉRIENCE : Ombres et Lumières Expérimentales

Cette sélection de 9 films expérimentaux proposée par l'association éluparcettecrapule et présentée par Christophe Guérin jouait le jeu de la thématique de cette année en faisant se succéder classiques - dont deux délicieux Oskar Fischinger - et œuvres contemporaines, tous en noir et blanc pour mieux illustrer la dialectique ombre / lumière. Du cinéma expérimental au Grain ? Mais oui ! La myriade d'œuvres qu'on qualifie de telles par commodité y a autant sa place que toute autre forme d'expression cinématographique. Témoins criants de la porosité entre les « genres », la présence au programme de films de found footage (récupération de pellicules impressionnées dans le but de créer un autre film à partir d'images préexistantes) parmi lesquels l'incroyable Instructions for a Light and Sound Machine (2005) de Peter Tscherkassky qui porte des extraits du Bon, la brute et le truand à une incandescence paroxystique (voire insoutenable en fonction des sensibilités). Christophe Guérin, nous explique ce désir de « décloisonner » ces propositions de cinéma « différent » qui anime éluparcettecrapule depuis vingt ans, et qu'il prolonge désormais avec les séances MuMaBox au Musée André Malraux.

Interview de Christophe Guérin





Signe d'une cohérence certaine dans la programmation, la soirée se poursuit avec à 20h30...

Carte blanche au Ceci (Le Moulin d'Andé) Peut-être notre soirée préférée...
avec L'Enfer d'Henri Georges Clouzot (Serge Bromberg et Ruxandra Medrea ; 2009). Film mythique dont le tournage devait être interrompu au bout de trois semaines suite à la crise cardiaque d'un auteur broyé par l'ambition de son projet, L'Enfer, projet avant-gardiste de Clouzot, n'aura de cesse de hanter le cinéma français comme l'imaginaire des cinéphiles. Clouzot, lui-même, puisera dans ce naufrage et ses innombrables expérimentations plastiques l'inspiration de son ultime - et très controversé - long-métrage : La Prisonnière (1968). *


* Claude Chabrol en adaptera le scénario original pour en livrer sa propre interprétation en 1994. Les rares images échappées d'une Romy Schneider, sublimée, multiple, (forcément) insaisissable marqueront profondément ceux qui seront exposés à leur magnétisme, telle Fabienne Aguado qui ce soir-là proposait le film-enquête inclassable de Bromberg et Medrea dans le cadre sa carte blanche.

Journal d'un échec tout autant que portrait d'un cinéaste tentant de bouleverser sa pratique à l'heure où la modernité avec ce qu'elle comporte de focalisation sur la subjectivité et de déconstruction du récit révolutionne le 7ème Art, cet Enfer recomposé de mille fragments ne laisse de fasciner.

Présentation du film par Fabienne Aguado, Serge Bromberg et Yann Calvet de la revue Eclipses au micro de Radiocab.

Interview de Fabienne Aguado, Serge Bromberg et Yann Calvet





Cette interview est l'occasion pour Radiocab de poursuivre le débat ayant commencé durant le festival après la projection du documentaire de Serge Bromberg et de Ruxandra Medrea. L'occasion de goûter avec gourmandise au dialogue passionné entre Bromberg et Yann Calvet. La prolongation de ce fascinant documentaire tissé comme un véritable roman à rebondissements dont les héros ne sont autres que les acteurs d'un film inachevé.

Vendredi 25 novembre :

L'après-midi : Séance patrimoine incontournable avec le Scarface d'Howard Hawks. Celui de 1931, donc, aux audaces inaltérables : violence sèche mariant savamment ellipse symbolique (penser à recompter les croix à chaque vision) et montage serré, immaturité démystificatrice de la figure du gangster, en complet décalage avec la gravité des situations, et évocation rien moins que criante des pulsions incestueuses de Tony Camonte envers sa sœur... Autant de partis-pris risqués comme pouvait se l'autoriser le cinéma américain pré-Code Hayes, ce que ne manquera pas de souligner Laurent Cuillier (président du festival) lors de son analyse, initiant ainsi le jeune public tant à la richesse des classiques qu'à la bêtise crasse de la censure.

Juliette et Ludo font une interview de JED, dont on a pu voir le court métrage Noir Canard le mardi et qui anime un atelier d'écriture de scénarios tout au long de la semaine.

Interview de Jean David Izambard







Le soir, Ciné Concert ! Un excellent moment de la semaine :

Le groupe angevin Zenzile (qui joue habituellement de la musique dub) illustre magnifiquement le film expressionniste muet Le Cabinet du docteur Caligari (1919). Comme nous l'explique Mathieu, le bassiste du groupe, Zenzile a fait tourner ce projet une vingtaine deux fois en deux ans. De fait, on sent une grande maîtrise, et une réelle fusion entre les images de Robert Wiene et la musique du groupe, composée spécialement pour ce projet...

Interview de Mathieu





Certains des membres du Grand Jury sont déjà arrivés, comme Rémy Chevrin (directeur de la photographie, entre autres, sur plusieurs films de Christophe Honoré) qui participe avec Jean-Christophe Leforestier (chef-opérateur des films d'Abel, Gordon et Romy) à une table ronde sur LA LUMIÈRE AU CINEMA animée par Laurent Cuillier. Devant la richesse informative et la passion dont faisaient montre les deux intervenants, on peut déplorer que cette rencontre n'ait pas réuni un assistance plus large et diverse : parmi la grande majorité de scolaires présents, certains restèrent visiblement en marge de propos d'un niveau soutenu voire pointu. Quoiqu'il en soit, un échange passionnant pour l'adulte féru de cinéma.

Interview de Remy Chevrin





Défendre et faire partager une certaine idée du cinéma français, un cinéma d'auteur. Rémy Chevrin expose ainsi ce que partagent les choix exigeants de spectateurs attirés par un cinéma littéraire qui va au-delà de ce que défend une certaine critique et dans laquelle on a souvent tendance à vouloir le caricaturer.

Samedi 26 novembre :

Dès le matin, Pierre Richards et Juliette (Giuglietta et Pedro en fait) lisent pour le public des scénarios de jeunes cinéphiles de France ou d'Europe...

Trente scénarios reçus (écrits parfois par des lycéens de 15 ans)... 5 sélectionnés par les jeunes organisateurs...


Exercice ô combien difficile de lire un scénario avec ses codes, sa ponctuation, son tempo.
Pourtant, la lumière apaisante des bougies en fleur accompagne ces voix rassurantes enveloppant cet espace réservé où le temps semble s'être arrêté. *







* Tous les jurés sont arrivés : Le comédien François Négret, Jean Claude Guezennec - activiste de l'éducation au cinéma depuis... 50 ans, le réalisateur (et à l'occasion comédien) Jean-Jacques Jauffret, Rémy Chevrin donc, Maryse Bunel, journaliste à Paris Normandie et, last but not least, notre ami Gilles Charmant, réalisateur et bien connu des Havrais pour être le 1er assistant d'Aki Kaurismäki.

Une interview de Gilles Charmant dont nous venons de découvrir La Prévention de l'usure

Juliette a présenté Gilles Charmant comme un véritable européen, puisque né en Suisse, ayant fait des études à Londres, résidant à Paris, assistant d'un réalisateur finnois, et doté d'une sorte d'humour "belge" voici ce qu'il a répondu :

Interview de Gilles Charmant





Désormais tous les films diffusés sont en compétition (seront projetés durant ce dernier week-end cinq longs métrages précédés chaque fois par un court également en compétition).

Entre deux des séances, qui se semblent se succéder à un rythme effréné, Marc-Henri Boullier (Tous les hommes s'appellent Robert) trouve le temps de parler avec Ludo de ce film tout à fait étonnant qui nous avait ravis l'an passé, et mène depuis une belle vie d'écrans en écrans, de festivals en festivals (dont une diffusion au 1er Paris International Fantastic Film Festival parallèlement à cette édition du Grain).

Interview de Marc-Henri Boullier





Mais que peut donc bien cacher Marc-Henri Boullier avec Tous les hommes s'appellent Robert ? Autre registre, autre format, mais Radiocab n'en finit pas d'ouvrir les appétits à la cinéphilie. Abandonnant l'auditeur à son addiction qui ne trouvera de répit qu'à la lueur d'une prochaine et hypothétique projection (de moins en moins hypothétique pour les Havrais, pour qui écoutera attentivement l'interview. Signé Hyacinthe Cannibale).

Des films en compétition :

La plupart des films diffusés, notamment pendant le week-end (courts ou longs) abordent des thématiques douloureuses (liées principalement à la jeunesse, l'enfance, l'adolescence...) comme la frustration, de difficiles relations père-fils, la maladie mentale, le suicide...
Ce que nous finissons par trouver très pesant, voire oppressant...

L'insupportable est atteint avec le visionnage (dans ta face) de Marieke Marieke (Sophie Schoukens ; 2010), un film que beaucoup de spectateurs, jeunes cinéphiles, jurés ou autres ont trouvés gratuitement douloureux.. et comme personne n'est vraiment masochiste (NDLR: à voir....) on a pu voir des gens sortir de la projection en fureur...

Atmen (2011) de Karl Markovics (qui sera primé par 2 jurys sur 3, les jeunes scénaristes et les


jeunes cinéphiles.. et apprécié par le grand jury) a séduit les spectateurs présents. Filmé dans un Scope au diapason de son propos (sobre et précis mais évitant l'écueil de l'austérité), Atmen suit les premiers pas dans le monde du travail d'un jeune homme en attente de libération conditionnelle à la faveur de son embauche... dans une entreprise de pompes funèbres. Ses premières confrontations in situ avec la mort l'incitent à un retour sur ses origines, et sur le drame qui entraîna son incarcération. Traversé d'une tension psychologique condensée, dans le jeu d'une juste retenue de Thomas Shubert, ce passage à l'âge adulte trouve une de ses plus belles idées de mise en scène lorsqu'un collègue plus âgé - évidente figure paternelle vecteur d'opposition autant que de transmission - enseigne à la gauche recrue l'art délicat du nœud de cravate, via un miroir réfléchissant leurs gestes asynchrones.

Il semble que ce ne sera pas le cas pour My Queen Caro (2009) de Dorothée van den Berghe très diversement commenté... sauf par l'équipe de Radiocab fort occupée durant cette projection, qui à une lecture publique de scénarios, qui à une session LABOMATIC de courts plus « expérimentaux » que ceux retenus pour la compétition et diffusés dans la fameuse caravane spectacle.

Avis mitigés quant à Silver Forest (Christine Repond ; 2010) auquel pourtant le Grand Jury, enthousiaste remettra son prix. Nous renvoyons nos lecteurs / auditeurs à l'interview de Gilles Charmant, ardent défenseur du film.

Au détour d'une projection, d'une pause cigarette, des spectateurs s'interrogent sur la récurrence des scènes de piscine ou de bassin en cette 12ème édition : Marieke Marieke, Atmen, Fracture, Thermes, le court Ohne Atem (Without Breath)... autant de fictions plongeant leurs personnages en apnée à la recherche d'un hypothétique apaisement, de leurs limites ou de leur propre intériorité. Quand il ne s'agit pas de renaissance aqueuse pour les moins inspirées.

Dimanche 27 novembre :

Les organisateurs, les festivaliers, les animateurs d'ateliers, les techniciens, les bénévoles du bar et de la cuisine, les jurés eux-mêmes bien qu'arrivés plus récemment, commencent à ressembler à des zombies hagards errant entre deux séances dans les couloirs de l'Espace culturel de la Pointe de Caux...

Grande émotion lors de la projection de Fear of Falling (Bartosz Konopka, 2011) diffusé le matin... Un film très apprécié par le public (entre autres par Ludo et Juliette) à cause de la profondeur et de la complexité des sentiments abordés, de relations familiales compliquées qu'on a tous pu connaître, de personnages complexes - et très bien interprétés - auxquels on peut s'identifier...

Citons enfin la projection durant la cérémonie de clôture, en préambule à la remise des prix, de deux courts-métrages soutenus par le Pôle Image de Haute-Normandie : L'Uzine, ou la vengeance de Mr. Staach (2010) de Nicolas Diologent et son univers en volume de bric et de broc dont les habitant arborent un sourire trop envahissant pour être spontané. Et Les Pseudonymes (2011) de Nicolas Engel, coming of age movie - la marque du festival - narrant non sans fantaisie l'ouverture au monde d'un jeune employé de bibliothèque aspirant écrivain confronté à la fascination rêveuse d'une lectrice aussi enthousiaste qu'hyper-analytique.
Entre histoire d'amour tacite, vouée à se perdre au pays des songes romantiques juvéniles, et éclatement de la rassurante bulle de l'auteur sourd au tumulte qui l'environne, notre jeune homme finira happé par l'âpre flot de cette réalité qu'il a tant ignorée. Signalons au passage que la bande-son est due au groupe Havrais Your Happy End qui signe là sa première composition pour une œuvre de fiction.
(une composition hélas desservie ce dimanche -why ? - par un son très saturé... note de Juliette)

En conclusion :

On a passé pour notre part une très belle semaine ! alors...
NE LOUPEZ PAS
LA 13ème ÉDITION DU FESTIVAL DU GRAIN A DÉMOUDRE.
Une dernière précision : de nombreuses séances, tables rondes etc.. sont en entrée libre et toutes sont en dessous de 5 euros (avec de tout petits prix pour les chômeurs et étudiants)
En espérant que cette page d'interviews, commentaires et photos vous en aura donné envie !!!

Jérôme, Ludo et Juliette pour Radiocab
(et encore merci à Laure, Carmen, David et Sandrine pour logistique, covoiturage et photos, ainsi qu'à Seb pour la mise en ligne et en page des textes/photos)




SOMBRA Y LUZ
Nuit : Noire - Vent : Fort - Marée : Haute



L'eau brune et glacée coupe les jarrets, tranche le souffle, les épuise. Ils y pataugent tant et plus. Trébuchent sur les galets, que le roulis déroule.

Chaque vague les claque, les gifle, les assomme. Toujours ils se redressent. Et toujours, ils avancent, vers les caisses et les ballots flottant, imperceptibles, à la surface.

Les esquilles du bois lacèrent leurs mains gourdes. L'écume de mer lèche leurs doigts sanglants. Baiser salé ! Ça vous brûle les nerfs. Ça réveille la rage que le froid endormait.

Parfois, au milieu des écueils, un coffre, violemment, percute un homme. Il coule et disparaît. Pas de temps pour lui porter secours, si seulement on le voit. Pas le temps d'achever les marins survivants qui hurlent sombrement des mots qu'on n'entend pas.



Un éclair illumine une gueule menaçante aussitôt engloutie ; la blancheur d'une coiffe ; le geste vif d'un gosse, harnaché de lourdes cordes, tirant vers le rivage quelque paquet enflé à l'abri des rochers.

Joyeux, d'autres gamins qu'on devine un peu dans la bourrasque, glissent sur le granit luisant, en mimant les adultes. Sur la crique le feu brûle encore faiblement.

La pluie brouille un peu plus la visibilité, fines, drues, ses aiguilles qui martèlent les dos. Comme si ça manquait d'eau, dans cette satanée sanguine, dont l'encre les empoisse...

Au loin, tout là-bas vers la pointe, le faisceau du phare tourne encore, inutile, régulier. Tourne, tourne, comme les ailes d'un moulin fantôme.

Bientôt ce sera l'aube, et il sera trop tard. Le ciel sans étoile pâlit déjà peut-être. Il faut finir. Bredouiller, grincement de dents, une prière vague en souvenir des morts. Partager le butin.

Ils n'auront pas la force de se battre, les gueux déguenillés, opacité liquide... Chacun emportera ce qu'il peut, ce qu'il vaut, et c'est peu.

Le jour se lèvera, toujours le jour se lève, sur la plage lavée de l'horreur du carnage. En retrait, dans la lande, celles qui attendaient souffleront la bougie à demi consumée.

Le vent sera tombé. Ce sera marée basse. Des hardes sècheront lentement. Il fera clair. On mangera. Enfin.

Giuglietta

(le thème choisi par le festival Du Grain à Démoudre pour la 12ème édition était OMBRE ET LUMIERE m'a donné l'idée de cette petite histoire. Merci à eux)

BePop Bulgarian Queens - Octobre 2011

Photos

Vidéo de Karma to Burn


Interview du groupe UltraPanda


Emission enregistrée en public le jeudi 27 octobre 2011 au Be Pop.
Merci à tous nos invités et au public !

L'équipe : Juliette, Jérôme, David, Ludovic, et Seb à la technique

* Chronique Ciné de Ludo : "Redline" de Takeshi koike, 2009
* Chronique Livre de Juliette : "Ce que je sais de Véra Candida", de Véronique Ovaldé
* Chronique Electro de David : "Enablers & Karma to Burn", nouvel album

* Invités :

* Artistes & groupes diffusés :

Film Le Havre - Septembre 2011

Photos

Photos du tournage

Bande annonce du film


Emission enregistrée en public le samedi 17 septembre 2011 pour l'avant première du film "Le Havre" au Studio. Merci à tous nos invités et au public !

L'équipe : Juliette, Jérôme, David, Ludovic, Benoit et Seb à la technique

* Invités :

* Artistes & groupes diffusés :


- Présentation du Film "Le Havre" de Aki Kaurismaki -

Synopsis : Marcel Marx, ex-écrivain et bohème renommé, s’est exilé volontairement dans la ville portuaire du Havre où son métier honorable mais non rémunérateur de cireur de chaussures lui donne le sentiment d’être plus proche du peuple en le servant. Il a fait le deuil de son ambition littéraire et mène une vie satisfaisante dans le triangle constitué par le bistrot du coin, son travail et sa femme Arletty, quand le destin met brusquement sur son chemin un enfant immigré originaire d’Afrique noire.

Date de sortie : 21 décembre 2011 (France)


Tout sur "Le Havre" ?

Kaurismäki, amoureux de la Nouvelle Vague, tente-t-il de lui régler son compte à travers ce nouveau film ? Mimie aurait-elle quitté Roberto Piazza ?
Préfet de l'ombre le jour, pilier de bar dans la nuit bleue, Gilles est-il devenu schyzophrène ?
Quel comédien havrais joue - avec une surprenante retenue - Francis le marin-pêcheur ?
Et Marcel Marx : finira-t-il par embrasser la farouche Arletty ?

Cela, et plus encore, vous le découvrirez, les gatés, avant même la sortie en salle de "Le Havre" le 21 décembre ! André Wilms, Gilles Adam, Little Bob, Vincent Le Bodo et David du cinéma le Studio s'en ouvrent au micro de votre webradio préférée en cette émission de rentrée.

D'un clic, découvrez les confidences, blagues et anecdotes des invités de cette spéciale Radiocab !

Pourquoi "Le Havre" ?

Il cherchait la lumière. Après trois ans de balades, en repérage dans le Sud, de Marseille au Portugal, Aki Kaurismäki se résignait comme il l'a dit lors de l'avant première "à tourner en Belgique", lorsqu'enfin il a découvert la luminosité particulière -"blanche !", il en reste émerveillée - et l'ambiance particulière de la ville du Havre. Le cinéaste pouvait, enfin, terminer ce scénario qui le hantait toutes ces années. Et, comme une évidence, donner un titre à ce beau film social, mâtiné de conte de fées.

Harrassé par les marathoniennes tournées de promotion de "Le Havre", enchanté de retrouver la ville et d'y réunir toute l'équipe du film (chef-op, maquilleurs, costumiers, assistants, comédiens et figurants locaux, on en passe, qui sont pour lui une famille)... Heureux d'offrir enfin le samedi 17 septembre, autour de quelques bonnes bouteilles, une avant première intime au Studio et une fête sur le port, Aki n'a pu se résoudre à répéter encore à nos micros la genèse de cette belle aventure...

Radiocab a respecté sa réserve. Pas d'interview de Kaurismäki donc sur cette page.... pour le moment !!! Notre équipe le rejoindra peut-être en canoé sur les lacs de Finlande afin de vous offrir le point de vue de cet immense réalisateur, bourru, timide, tordant et déjanté.

Les flyers



Octobre Novembre 2011


Novembre 2011


Novembre (bis) 2011

L'équipe



Juliette
Animatrice


Jérôme
Animateur


David
Animateur


Ludovic
Animateur


Benoit
Animateur


Sébastien
Technique et site internet

Infos légales

Données personnelles :

Les données personnelles collectées par Radiocab sont uniquement destinées à un usage interne. En aucun cas ces données ne seront cédées ou vendues à des tiers. Le site radiocab.fr est déclaré à la CNIL. Vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données qui vous concernent. Celles-ci sont uniquement destinées à radiocab.fr.

Crédits et Reproduction :

Sauf mention de licence spécifique, ce site & son contenu sont placés sous licence Creative Commons by 3.0

Réalisation du site internet :

Sébastien

Les partenaires amis



Logos pour afficher Radiocab sur votre site / blog (contacter nous pour un éventuel partenariat) :

LogoRadiocab

Copier/coller le code html suivant sur votre site / blog :

Nous contacter

Radiocab
Le Havre - France
Mail : contact(@)radiocab.fr


QR code pour l'accès mobile